Extrait du Journal de Saône et Loire, édition du mardi 14 juin
Mangara, la renaissance
À Louhans-Cuiseaux ou à Mâcon, deux clubs de Saône-et-Loire qu’il a fréquentés, Sekou Mangara n’avait jamais autant pesé sur les défenses. Avec 21 buts et 10 passes, toutes compétitions confondues, le Malien a surpris, cette saison.
On ne lui connaissait pas ce registre. Pourtant, à 32 ans, Sekou Mangara a ajouté une nouvelle corde à son arc : celle du buteur.
À Louhans-Cuiseaux, là où il a débarqué du Mali en 2002, ou à Mâcon, qu’il a rejoint neuf ans plus tard après des escales à Martigues et à Cherbourg, il avait surtout montré d’énormes qualités athlétiques et une belle faculté à jouer dos au but. « C’est vrai, à la base, je suis surtout un point d’appui » confirme-t-il.
Cette saison, sous les couleurs d’Andrézieux, club qui jouera en CFA dès le mois d’août prochain, Mangara s’est pourtant découvert d’incroyables talents de buteur. 19 buts en championnat, 2 en Coupe de France et 10 passes sur les deux compétitions, jamais l’ancien Louhannais n’avait autant influé sur le jeu de son équipe.
Voit-il, lui, le principal intéressé, une explication crédible à cette renaissance, voire à cette explosion ? Sa réponse est sans équivoque. « Déjà, j’ai retrouvé la santé. L’an dernier, je m’étais blessé à la cuisse et j’avais manqué le début de saison. Ça m’a pas mal pénalisé. Cette année, j’ai été épargné par les blessures. Du coup, j’ai bien commencé le championnat et j’ai enchaîné les buts. La confiance est venue avec. Et comme l’équipe gagnait, tout était réuni pour faire une bonne saison » souligne Mangara, lequel avance aussi un argument un peu plus technique. « Les joueurs qui me tournaient autour me servaient aussi bien de la droite que de la gauche. »
Une relation très forte avec Jean-Philippe Forêt Qu’elle semble donc loin cette période mâconnaise (2011-2012) durant laquelle Mangara galérait seul à la pointe de l’attaque. Il avait achevé l’exercice avec seulement deux réalisations, au grand dam de Jean-Philippe Forêt qui fondait pourtant de grands espoirs sur son avant-centre. L’imparfait n’est peut-être pas le temps le plus approprié puisque Forêt a énormément d’admiration pour son ancien protégé, qu’il a également fréquenté à Louhans et à Andrézieux. Les sentiments entre ces deux acteurs du foot paraissent réciproques. « Jean-Philippe, c’est un grand homme. J’ai appris beaucoup de choses de lui, témoigne Mangara. C’est plus qu’un coach pour moi. Il m’a beaucoup aidé. » Un peu comme l’avait fait, à l’époque, son compatriote Moké Diarra en le prenant sous son aile à ses débuts à Louhans-Cuiseaux. L’adaptation fut difficile mais Mangara a persévéré. Jusqu’à en toucher les dividendes, 14 ans plus tard. Aujourd’hui, son épanouissement est total. Au point de rester à Andrézieux ? Certainement, même si sa prolongation n’est pas encore totalement actée.
Richard Montavon
REPÈRES
Sekou Mangara
Né le 5 août 1983 à Bamako (Mali)
1, 82 m ; 79 kg
Poste : avant-centre
Clubs : Louhans-Cuiseaux (2002-2006), Martigues (2006-2008), Cherbourg (2008-2011), Mâcon (2011-2012), Andrézieux (depuis 2012)